L’espace est un luxe.

Avoir de l’espace chez soi, c’est ressentir une certaine liberté, ne pas être contraint par les objets. Peut-on vraiment trouver cette aisance dans des logements exigus ? Certes, on ne pourra jamais se sentir dans un 20 m² comme dans un 200 m², mais au-delà de la donnée objective des mètres carrés, avoir la sensation de se mouvoir facilement dans un lieu dépend de son agencement et de quelques autres paramètres.

Nous pouvons tous, quel que soit notre logement, améliorer la circulation et ne plus nous sentir étouffés par les meubles et les objets. Cela demande parfois des solutions drastiques qui nous obligent à nous délester de choses que l’on pensait indispensables, mais le jeu en vaut largement la chandelle !

Étape A – Trier

Pour faire le vide, le premier pas, crucial, est de trier pour décider de ce que l’on veut garder, vendre, donner ou jeter. La tâche n’est pas simple et il vaut mieux y aller par étapes. Pour trier, vous pouvez choisir de le faire pièce par pièce ou, selon la fameuse méthode Marie Kondo, par catégories d’objets (vêtements, livres, papiers, objets divers, objets à valeur sentimentale). Peu importe la méthode que vous choisirez, l’important est d’y aller méthodiquement et de s’armer de patience.

Quand vous n’êtes pas sûr de ce dont vous voulez vous débarrasser, faites un tas avec les objets sujets à doute, puis plus tard, à tête reposée, revenez à ce tas pour faire le tri définitif. Bien entendu, l’idée n’est pas que ce tas « incertain » devienne le plus gros tas !

Étape B – Donner

Les associations prêtes à accueillir les vêtements que vous ne voulez plus mettre ne manquent pas (Emmaüs, Croix-rouge, Secours populaire, Secours catholique, etc.). Il va de soi qu’on ne donne que des vêtements propres et en bon état. Demandez-vous si, d’un point de vue de l’état d’un vêtement, vous seriez prêts à l’acheter en friperie. Si la réponse est non, faites-en des chiffons (recyclage jusqu’au bout !) ou en dernier recours, jetez-le.

Il en va de même pour les meubles et les objets. Tant que c’est en bon état, et même si ce n’est pas ou plus du tout à notre goût, ça peut toujours faire le bonheur de quelqu’un. Si ça tombe en loque, récupérez ce que vous pouvez pour éventuellement bricoler plus tard si c’est votre truc, et jetez le reste.

Étape C – Vendre

Si vous avez de beaux vêtements en très bon état, voire neufs ou de marque, ou des jolis meubles et objets, vous pouvez légitimement vouloir en retirer quelques euros. Des sites comme Vinted ou Facebook Marketplace sont parfaits pour vendre ce dont vous ne voulez plus, tout comme les magasins de dépôt/vente ou les vide-greniers.

Étape D – Jeter

Tout ce qui ne rentre pas dans les catégories « Donner », « Vendre », ou « Recycler pour bricolage », finit inexorablement dans la catégorie « Jeter », c’est la vie ! Mettez de côté tout ce qui est destiné à la benne et organisez un voyage à la déchèterie ou appeler le service des encombrants de votre mairie.

En règle générale (tout dépend évidemment de la superficie), le mobilier devrait se composer de deux ou trois grosses pièces et de quelques petites pièces qui viennent en accompagnement. Les murs ne devraient pas être complètement garnis et, tout comme en musique où les silences sont importants pour donner un écrin aux notes, les vides en décoration permettent aux pleins d’exister. Ce « rien » qui n’en est pas vraiment un, donne une respiration à la pièce, et aide à créer un rythme harmonieux.

C’est parfois difficile de se séparer de choses qui nous ont accompagnés pendant plusieurs années ou de ne pas pouvoir laisser libre cours à ses coups de cœur, mais c’est cependant nécessaire. Soit vous avez la possibilité de stocker ces meubles dans un local dans l’espoir d’avoir un jour le logement adéquat, soit il vaut mieux vous décider à les vendre (ou à ne pas les acheter c’est encore mieux !).

Mettre du mobilier imposant dans un espace non adapté est le plus sûr moyen de se sentir oppressé quand on rentre chez soi. La capacité de circulation est primordiale pour se sentir libre de ses mouvements et pour ça, vos meubles doivent être proportionnels à la taille de vos pièces.

La couleur des murs est le deuxième point à prendre en compte dans le processus de gain d’espace. Après avoir fait du vide, voyons comment on peut ouvrir l’espace en changeant (ou non) la couleur des murs. Ce n’est pas un secret, les couleurs claires agrandissent l’espace, les couleurs sombres le rétrécissent. Si on veut agrandir la taille d’une pièce, il faudra probablement passer par l’étape peinture.

Nous ne sommes cependant pas obligés de tout peindre en blanc. Il existe une gamme de teintes claires incluant les écru, coquille d’œuf, ivoire, beige clair, que l’on peut combiner avec des teintes pastels pour créer un léger contraste et donc du rythme. Pourquoi ne pas opter également pour un mur avec une teinte plus soutenue. Si par exemple, on veut réduire la sensation d’une pièce tout en longueur, peindre les murs les plus étroits en une couleur plus foncée permettra de réduire la sensation d’étroitesse et donnera l’impression que la pièce est plus large.

Si malgré tout, vous souhaitez donner plus de caractère à une pièce en peignant un ou deux murs avec une couleur plus sombre, ou du moins soutenue, prenez en compte que les couleurs chaudes comme le rouge ou l’orange donnent une sensation de rapprochement, tandis que les couleurs froides telles que le bleu ou le violet donnent de la profondeur.

Observez votre intérieur et repérez ces espaces délaissés qui ne semblent bon à rien. Dessous d’escalier, niches, recoins (y compris dans les placards), ces endroits incertains peuvent, avec quelques aménagements parfois minimes, devenir très utiles voire même, être mis en valeur.

Un renfoncement peut se transformer en bibliothèque ou accueillir un espace bureau. Peint en une teinte plus foncée que le reste de la pièce et mis en valeur par un éclairage ciblé, il peut devenir un point d’attraction.

Les WC sont parfois le lieu d’espace perdu, notamment en hauteur. Au-dessus du WC, créez des étagères que vous pouvez cacher par un rideau ou des portes de placard si vous êtes bricoleur. Vous pourrez y stocker les produits d’entretien et gagner ainsi de l’espace sous l’évier de la cuisine. En plus, cela rendra ces produits moins accessibles aux enfants en bas âge.

Les placards et tiroirs sont souvent sous-exploités car mal organisés. Le commerce regorge d’idées ingénieuses pour optimiser ces espaces. Paniers, séparateurs, organisateurs, étagères à poser directement pour créer un deuxième niveau sur une étagère trop haute, il y a un large choix de possibilités. Si vous ne voulez pas ou ne pouvez pas acheter ces gadgets, on peut s’en inspirer et les créer soi-même, avec par exemple des boites en carton ou de la récupération de boites de toutes sortes (en plastique, en métal, en osier…).

Enfin, n’oubliez pas que la vision d’un tas de choses, même organisées, n’est pas reposant pour les yeux et crée une sensation d’encombrement. Si par exemple votre penderie n’a pas de porte et présente en permanence vos vêtements au regard, ajoutez-y simplement une tringle et un rideau, et votre chambre semblera soudain plus spacieuse.

Sans tomber dans le minimalisme à outrance (je crois que je viens de pondre un oxymore !), il est de plus en plus évident que ce n’est pas l’excès d’objets qui rend notre vie plus confortable. Ce serait même plutôt le contraire. Les objets en excès nous emprisonnent, physiquement et mentalement, tandis que l’espace repose notre esprit, et donc notre corps. L’idée étant de trouver le juste équilibre entre les objets qui rassurent et l’espace qui libère. Tout un programme !